samedi 7 novembre 2009

lundi 26 octobre 2009

Tunisie 2054 : L’alternance

A en croire la tendance (tellement pédagogique :-)) que le régime a choisi de communiquer dans ses soi-disant résultats électoraux, on peut supposer que son “projet civilisationnel” est sensé atterrir au milieu des années 2050, avec une alternance prévue en 2054. En gros, si vous etes capables de lire ce post (donc vous avez au moins une quinzaine d’années), laissez tomber, vous ne verrez probablement jamais ce jour.


mardi 20 octobre 2009

« démocratie » tunisienne : la Cata ou le Kata ?

La « démocratie » en Tunisie ne peut s’écrire qu’entre guillemets. Pour beaucoup c’est une mascarade, pour d’autres c’est une transition car il s’agirait d’une phase d’apprentissage. Autant le premier argument est facile à comprendre, autant le second semble difficile. En y réfléchissant, je lui ai trouvé des similitudes avec la philosophie des arts martiaux japonais !

En effet, dans la plupart de ces arts martiaux, l’apprentissage se fait par ce qu’on appelle le Kata, série de gestes représentant un combat réel contre un adversaire, qui éventuellement peut être imaginaire. Le but du kata est double : d'une part, il fait travailler des gestes et postures dans des situations données, afin d'avoir un apprentissage « au calme » et plus appliqué que lors d'un combat; d'autre part de faire découvrir des principes fondamentaux des arts martiaux. Par la répétition, le Kata permet de faire découvrir les principes cachés et mystiques de l’art martial et de les intérioriser.

Si cela est extensible à la démocratie, peut être que son apprentissage peut se faire entre adversaires imaginaires ? En simulant la démocratie à répétition on finira peut être par en intérioriser les principes ? et qui sait, on finira peut-être ceinture noire !

dimanche 20 septembre 2009

Faut-il détruire la Médina pour la sauver ?

Bourguiba avait l’intention, tel un Napoléon III, de "moderniser" la Médina de Tunis. En bon dictateur, il pensait l’urbanisme de sa capitale avec O.C Cacoub dans le rôle du baron Haussmann.

Son projet consistait à percer la Médina en prolongeant l’avenue Bourguiba jusqu'à la Kasbah et à réaliser d’autres percés pour relier les principales portes entre elles. Ceci visait à moderniser la Médina et supposait beaucoup de destructions et expropriations.

Il y a échoué à cause d’une résistance farouche, de la population (lors de premières destructions de Rbat bab-Dzira) d’une part et des « amoureux » de la ville, d’autre part. Ceux-ci ont créé l’Association de la Sauvegarde de la Médina en 67, et ont fini par la faire rentrer dans le patrimoine de l’humanité l’UNESCO en 79.

Je trouve que notre Médina a parfaitement sa place sur une liste aussi prestigieuse. Fier, j’étais un fervent supporter de ces protecteurs de notre patrimoine.

…mais…

Je n’en suis plus si sur. Je commence me dire que Bourguiba a probablement été, encore une fois, visionnaire car les cinquante années écoulées lui donnent raison.

Depuis que la Médina a été abandonnée a son sort, les Beldi l’ont déserté, les nouveaux émigrants les y ont remplacés, en général dans des Oukelas. Quand ils n’étaient pas saccagés et vendus au détail, les bâtiments tombaient en ruine faute d’entretien. La ville est devenue insalubre et mal fréquentée. L’insécurité y a augmenté. De par sa densité et sa centralité, elle a affecté le reste de la capitale, la rendant moins attractive. La citadelle qui devait être source de fierté pour les Tunisois est devenue une honte !

Aujourd’hui, il est probablement trop tard, et malgré une certaine prise de conscience, d’autres grands projets (Pont de Rades, Lac Sud) nous font rêver et en détournent notre attention.

Sauver la Médina ne consiste pas à colleter quelques fonds pour restaurer tel ou tel bout de monument ni à ouvrir une poignée de restaurants à la Kasbah. Il s’agit plutôt d’une action radicale, qui permette de refaire vivre ce centre historique, poumon de notre ville.

Pour cela, il faut une vision et beaucoup de courage. Bourguiba les avait.

dimanche 13 septembre 2009

Échiquier politique Tunisien

Voici une tentative de représentation de l’échiquier politique tunisien.
Les partis politiques y sont positionnés selon deux axes :
  • L’axe des abscisses est un axe classique gauche / droite, légèrement adapté : on mettra à droite toutes les tendances conservatrices (islamistes) et arabisantes (nationalistes) ainsi que les tendances économiquement libérales (on est dans une lecture très française de la droite).
  • L’axe des ordonnées classe les partis par leur légalité / proximité du pouvoir. En haut, on trouvera LE parti et ses vassaux ainsi que les partis légaux ayant des députés à la chambre des représentants. Plus bas on verra les partis légaux sans députés et enfin on verra les partis non reconnus.
La taille de chaque bulle correspond (de manière subjective et relative) à l’importance du parti. Ceci dépend non seulement du nombre d’adhérents, mais aussi de la notoriété nationale et internationale. Bien qu’elles ne soient pas partis, j’ai inclus dans ce schéma deux organisations qui comptent (UGTT et LTDH).



mardi 28 juillet 2009

Hypocrites ?

Lorsqu’on note des tensions entre les convictions de certaines personnes et leurs actions, on a tendance à les considérer hypocrites, car sur le plan des valeurs et des opinions, nous apprenons que la cohérence est une vertu. Mais dans quelle mesure peut-on exiger une telle cohérence ?
Sur nombre de sujets, la tension entre la vision individuelle et collective peut être insurmontable : Tant qu’on considère que le cas général est la somme de cas particuliers, qu’une société est la somme des individus, il est en effet logique de leur appliquer les mêmes lois. Mais si on considère qu’il s’agit d’entités de natures différentes, appliquer des lois différentes devient sensé. En mécanique, les lois physiques qui s’appliquent aux particules, sont complètement différentes de celles qui s’appliquent aux corps que ces mêmes particules constituent.
Par exemple, nombreuses sont les personnes qui vénèrent l’école publique républicaine et gratuite, accessible à tous. Ils votent pour la perpétuer et la défendre. Mais lorsqu’il s’agit du destin de leurs propres enfants, ils sont terriblement pragmatiques, pouvant aller jusqu'à « tricher » sur la carte scolaire ou mettre leurs enfants dans le privé s’ils en ont les moyens. Est-ce hypocrite ? Que feriez vous à leur place ? Sur d’autres registres, on voit des « incohérences » de même nature : ceux qui s'émeuvent du destin d’un émigré clandestin tout en agissant contre « le phénomène » de l’immigration clandestine, ceux qui s’alarment des dérives de la bioéthique mais qui font recours à ces techniques lorsque cela touche un être cher …etc, etc..
Souvent, les individus se trouvent à la croisée de deux champs de forces de nature différentes : celui de leurs opinions, conditionné par une certaine idée de l’intérêt général, et celui de leurs intérêts particuliers. Aligner ces deux champs devrait être un objectif, en admettre la dissension est lucide.

lundi 27 juillet 2009

Barack l’Africain

Fils du contient noir, Obama a une réelle vision pour l’Afrique qu’il articule en quatre points :
D’abord une bonne gouvernance. Admettant que chaque pays doit trouver le système (démocratique) qui le sied le mieux, Obama insiste sur la nécessité d’une séparation des pouvoirs, de la liberté d’expression et d’entreprise comme pré requis du développement. Ce ne sont pas les élections théâtralisés qui comptent, c’est plutôt ce qui se passe entre ces élections.
Ensuite, reconnaissant le talent des élites africaines, il les invite à le mettre au service de leurs pays, tout en admettant que cela n’est possible qu’à condition que le premier point soit réalisé. Tel Bourguiba, Obama insiste sur le fait que la lutte pour le développement est au moins aussi importante que celle pour l’indépendance et la libération qu’a mené la génération antérieure.
Mais que serait ce développement si les maladies continuent à ravager le contient. La lutte contre le sida et autres épidémie doit être vigoureuse, et là les Etats Unis promettent un support sans faille.
Enfin, Obama estime que le fait que le conflit armé fasse partie de la vie quotidienne des africain est inadmissible. La diversité du contient doit être une source de force et non pas de faiblisse et les conflits ethniques ou religieux n’ont plus lieu d’être au 21eme siècle.
Même si ces quatre points n’apportent rien de nouveau, ce discours a le mérite d’être clair et sincère, et puis, donner une telle lisibilité dans ce monde complexe est un trait de leadership aussi rare que nécessaire.

mardi 14 juillet 2009

Screencast Pearltrees

Depuis quelques mois j’utilise Pearltrees pour enrichir mes posts avec des perles thématiques, plus riches et complètes que de simples hyperliens. Ce service a suscité beaucoup d’intérêt parmi les lecteurs de Barberousse dont témoigne l’émergence d’une petite communauté issue de la Tunisphère.
Pour ceux qui s’intéressent aux innovations du Web et pour les blogueurs qui cherchent à optimiser leurs usages, voici un screencast qui présente succinctement ce service :



Pour en savoir plus sur Pearltrees, cliquez sur cette perle :

français

mercredi 1 juillet 2009

Woody is back!

Après quatre films tournés loin de sa ville de prédilection (Match Point, Scoop, Cassandra's Dream et Vicky Cristina Barcelona) le génie est de retour dans la grosse Pomme.
En réactualisant un scénario écrit voila plusieurs années, Woody Allen nous livre une comédie dans la pure tradition : un imbroglio sentimental, des personnages névrosés, des dialogues aussi justes que délirants et un New Yorko-centrisme caricatural.

Mais en vieillissant, l’artiste aiguise ses armes. En prenant deux personnages principaux diamétralement opposés, à savoir le vieil intello, urbain et dépressif et la jeune Lolita blonde du sud profond, avec 2 de QI, il tente de couvrir le spectre le plus large du genre humain. Comme son personnages, il a le souci de la “Big picture”, que peu de gens ont, comme il le lui fait dire.

Cette “big picture” est réaliste. C’est à la fois un réalisme pessimiste sur le genre humain,qu’il fustige en bon “vieux con”, et c’est aussi un réalisme heureux, celui de “What ever works” : si vous arretez de vous faire des nœuds au cerveau, y’a toujours moyen d’être heureux.

Comme toujours, la salle parisienne est comble le jour de la sortie, et comme toujours, on applaudit à la fin.

dimanche 7 juin 2009

Discours du Caire : Revue de presse internationale

Voici ce qu'en pensent les Arabes, les Israéliens, les Américains et les Européens :

Obama Cairo speech


vendredi 5 juin 2009

Discours du Caire : Nouveaux postulats et nouvelle approche

En physique, une onde se propage en fonction des propriétés du milieu dans lequel elle s’opère jusqu'à s’estomper ou jusqu’à rencontrer un obstacle suffisamment fort pour la réfléchir.
Il en va de même dans les affaires du monde, ainsi, si le 11-S était un événement suffisamment choquant pour déclencher une déferlante d’incompréhension et de haine, je crois que le « Discours du Caire » en sera le jalon « réfléchissant ».

L'heure pendant laquelle Obama s’est adressé aux musulmans n’est pas un discours politique comme les autres, mais l’articulation d’une vraie vision et la proposition d’un vrai new deal.
Les analystes de l’actualité se trompent en focalisant sur certaines phrases et en y voyant des effets d’annonce. Comme il le dit lui même, « ce discours tant attendu ne suffira évidemment pas à changer les choses vu l’énormité de la tache ». Au lieu de focaliser sur les invariants du discours américain, il faut regarder les nouveautés apportées par la vision Obama.

Tout d’abord, il a compris que les musulmans ont d’abord besoin de respect : après son ouverture par « Assalmou Alaikoum » il a reconnu en une phrase leurs vraies causes de souffrance. La séquence (1) Colonisation humiliante pour une grande partie de ces pays, (2) guerre froide les utilisant comme bouc émissaires et (3) Globalisation, les exploitant comme « des sous développés » est le bon cadre pour déchiffrer les maux de cette partie du monde. On est donc très loin des explications Biblico-mystiques de son prédécesseur illuminé.

Ensuite, il a compris que dans cette région, probablement plus qu’ailleurs, les symboles sont d’une grande importance. Citer le Coran n’est pas juste une forme de politesse ou de la pure complaisance, c’est simplement très efficace.

Enfin, sur la démarche, il propose deux principes, simples en apparence, mais fondamentaux pour la concorde :
le premier est de construire sur ce qui nous rassemble plutôt que sur ce qui nous différencie. Comme il dit si bien, il est facile de pointer la différence de l’autre, mais notre responsabilité nous impose de ne pas céder à cette facilité.
Le second est de se libérer du passé et regarder de l’avant. Cela ne signifie en aucun cas oublier, mais simplement arrêter la surenchère vengeresse. Afin de prouver sa bonne foi, il a commencé par reconnaître des erreurs et responsabilités américaines : celle de l’Irak, celle de la torture et Guantanamo, et plus surprenant, celle de la responsabilité des US dans le coup d’état de 1953 en Iran.

Maintenant que le cadre est posé, il faut évidement le décliner en actions, mais ce qui est certain, c’est que personne ne peut refuser la main tendue. Dans son discours, Obama a utilisé le mot « responsabilité » à maintes reprises, et c’est bien de cela qu’il s’agit.

mercredi 3 juin 2009

Élections Européennes sur Pearltrees

Clips de campagne des principales formations politiques en France :

Campagne européenne


jeudi 28 mai 2009

Témoignages et confidences de BBY

La dernière « Grande rencontre » de l’ATUGE a eu lieu avec le plus illustre des journalistes tunisiens, Béchir Ben Yahmed. Dans un restaurant parisien, une cinquantaine d’étudiants et jeunes professionnels sont venus s’inspirer de cet octogénaire au parcours exemplaire.

En première partie, si-el-Béchir a choisi d’évoquer la période 1951-1957, ces « deux mille jours » décisifs de notre Histoire moderne. Avec un talent de narrateur exceptionnel, BBY dépeint cette période en tant qu’acteur et témoin, jonglant avec habilité entre la petite et la grande Histoire. Les récits des rencontres de Bourguiba avec Mendès-France puis Edgad Faure, alors que BBY était son assistant furent croustillants de détails !

En deuxième partie, Mr Ben Yahmed a partagé avec nous « Ce qu’il croit » pour l’avenir de la Tunisie. D’abord, il pense que le chemin parcouru pendant les 50 dernière années est absolument exceptionnel. Pour nous en convaincre, il a fait distribuer un petit fascicule préparé par le service économique de Jeune Afrique, démontrant les performances du pays sur plusieurs dimensions. Ce succès est certes dû au leadership éclairé des deux présidents de notre république. Il observe néanmoins que des « permanences » tunisiennes freinent le développement démocratique : d’une part, la manière dont le peuple tunisien se donne à un « Rais » , leader absolu et quasi vénéré, est inquiétante, d’autre part, la faiblesse chronique de l’opposition tunisienne ne donne aucun espoir démocratique.

Interrogé sur le rôle que devrait occuper l’ « intelligentsia » tunisienne dans l’évolution du pays, Mr Ben Yahmed estime qu’il suffit d’exister, de se préoccuper du pays et de ce qui s’y passe. Sinon, attendre que les jeux de pouvoir se fassent en son centre, car, le pouvoir est un « full time job ».

Pour finir sur une note optimiste, Mr Ben Yahmed affirme que l’évolution démocratique lui semble inévitable, et même s'il rappelle que le temps du changement politique est lent, il espère le voir de son vivant : c'est tout ce que nous lui souhaitons!

mercredi 20 mai 2009

Los abrazos rotos

Parmi les gens qui font des films, il y a les vrais cinéastes, et les autres, genre Hollywood et Bollywood.
Parmi les cinéastes, il y a les authentiques et imposteurs. Lars Von Trier est un excellent exemple d’imposteur, et son Antéchrist présenté sur la Croisette semble confirmer cela.
Enfin, parmi les cinéastes authentiques, il y a ceux qui font toujours le même film et ceux qui se renouvellent sans cesse. A Cannes, Almodovar représente les premiers, Tarantino les seconds.


Dans « Abrazos rotos » on retrouve tous les ingrédients d’Almodovar : son esthétique, ses personnages féminins attachants et ses personnages masculins sans grandeur, la centralité de la mère, les relations d’amour hyper complexes, le rapport particulier à la sexualité, la noche Madrilena, une belle musique espagnole…
Avec les temps qui passe, on voit bien qu’Almodovar gagne en maturité et en subtilité. En prenant un réalisateur pour personnage principal, Almodovar refait un film dans le film, faisant allusion à ses propres débuts, insistant ainsi cette cohérence de son œuvre. Plus qu’une série de films semblables, cette œuvre est un univers riche et complexe dans lequel on est projeté à chaque fois, pour un pur plaisir cinématographique !



Cannes - J7 Almodovar

jeudi 14 mai 2009

Cannes - J2

La compétition démarre aujourd’hui avec l'anglaise Andrea ARNOLD et son « Fish Tank ». Le chinois Lou Ye, qui montera les marches du palais avec "Nuits d’ivresse printanière".
Un Certain Regard sera ouvert par l'Iranien Bahman GHOBADI avec son « No One Knows About Persian Cats », suivi par le Japonais Hirokazu KORE-EDA et sa poupée gonflable (Air Doll).
Enfin, un documentaire sur le Rwanda (My neighbour, my killer) sera présenté en séance spéciale.
Voici la carte de ce deuxième jour du festival :

Cannes - J2


mercredi 13 mai 2009

Tapis rouge pour le numérique

Si le cinéma était une religion, les salles obscures en seraient des temples, Almodovar, Tarantino et Loach des prophètes et Cannes une Mecque.
Ce soir commence le 62eme pèlerinage des festivaliers, ouvrant dix jours intenses de septième art. Ce festival mi-intello mi-glamour se veut ancré dans son temps et à la pointe de son art, ainsi, le premier tapis rouge de ce millésime est réservé au numérique avec le nouveau film d'animation des studios Disney Pixar, Là-haut (UP)…vous voyez, il s’agit bien d’une religion !


mardi 12 mai 2009

La Blogo d’en face

Chaque blogosphère a ses propre codes et règles, construits au fil du temps, influencés par les leaders et structurés autour d’un « système ».

Ainsi, la Tunisphère est tirée par des leaders comme Houssein, Mehdi Lamloum, MAD, ou Wallada et reste marquée par une série de querelles plus ou moins violentes, mais souvent structurantes, ayant causé le départ de certains et crée des vocations chez d’autres. On y commente relativement peu, mais on y vote beaucoup, dans « Tunisie blogs », colonne vertébrale de cette blogo. Ces éléments culturels, souvent forts, constituent un frein à l’entrée dans une nouvelle blogosphère. Accéder à une telle communauté sans les clefs de lecture, est comme découvrir une nouvelle ville sans guide ni carte. On s’y perd !

Récemment, grâce à mon ami Cratyle, je suis devenu un lecteur assidu de la blogosphère politique française, et depuis, lire les « Sarkofrance » ou « Partageons mon avis » est devenu incontournable pour déchiffrer l’actualité de l’hexagone.

En vous invitant à faire un tour dans cette « Blogosphère d’en face », j’aimerais partager avec vous ses particularités telles que je les comprends : D’abord, elle s’articule autour de l’agrégateur Wikio, et à la différence de la version actuelle de « Tunisie.blogs », Wikio émet un classement qui fait référence. Celui-ci est religieusement suivi par tous les blogueurs qui essayent de jouer avec les règles (basées sur le nombre de liens) pour monter . Les posts de cette blogo sont très commentés et la discussion y est très cordiale bien que vive …c’est certainement culturel ! Cette blogo grouille de blogs brillants de tous les bords politiques, même si la gauche y est plus amplement représentée. Voici la carte des blogs que j’y préfère, elle vous facilitera certainement le premier contact.

Blogo politique FR


Uthina

Découverte du week-end : le site archéologique d’Uthina (Oudhna), proche de Tunis.

Il s’agit des vestiges d’une cité punique devenue colonie Romaine au premier siècle de notre ère, sous Auguste. Comme Dougga, elle est édifiée sur une hauteur, dominant une plaine agricole fertile. De par son étendue (plusieurs dizaines d’hectares) et la taille de ses principaux restes, on peut imaginer que cette ville, à mi chemin entre Carthage et Zaghouan (source d’eau alimentant Carthage),était d’une grande importance à son apogée lors de IIeme et IIIeme siècles.
Le théâtre rivalise clairement avec celui du Jem même s’il est encore à moitie enseveli sous terre.

Le capitole conserve ses trois sous-sols, encore en parfait état. Un colon français avait « squatté » le site en y construisant sa maison, ce qui a probablement contribué à cette conservation.

Enfin, les autres vestiges significatifs du site comme les thermes, les maisons ou le forum sont identifiables, mais non visitables.

A 25 km de Tunis, cette sortie vaut vraiment le détour !

Hadopi à l’Assemblée

Le projet de loi Hadopi sanctionnant le téléchargement illégal sur internet devait être soumis aujourd’hui au vote des députés.
Naturellement, la blogosphère française s’est unanimement et farouchement opposée au principe de cette loi et à la solution qu’elle propose : celle de la réponse graduée, aboutissant à la suspension de l’abonnement !
La blogeuse Irène Delse a regroupé ici un excellent « bouquet de liens » permettant de faire le point.
Inspiré par Nicolas de Partageons mon avis, je vous propose schématisation de ce post en Carte Pearltrees.

HADOPI

mercredi 6 mai 2009

Revue de Presse : Tunisie #2

Le thème principal de cette revue de presse est la liberté de presse en Tunisie. Vous trouverez également une « Lettre ouverte à un jeune arabe » par Mr Friaa, ancien ministre de l’équipement ainsi qu’un article intéressant par un trader Tunisien à propos de la crise financière.
Bonne lecture !
Revue de Presse Tunisie n2


El sentimiento tragico de la vida

Ce titre d’Unamuno résume à perfection l’esprit Ibérique. En ce « dos de mayo », date de commémoration du soulèvement madrilène contre les troupes de Napoléon en 1808, deux événements « tragiques » se déroulent simultanément : le premier est le Clasico le plus humiliant de l’histoire de Merengue (6-2 pour le Barça), le second est une Corrida de Toros à Las Ventas, place mythique de la capitale espagnole.


Après un premier torero à cheval (Rejoneador), trois toreros et six taureaux se succèdent dans l’arène. Pour chaque taureau, la corrida se déroule en trois « Tercios » : le premier consiste à le dompter et le piquer, le second, à lui planter les banderilles, le dernier étant le duel avec le torero.

Spectacle émouvant. Au-delà de l’esthétique imaginée par Goya, la corrida est chargée de symboles. Elle symbolise la lutte du bien contre le mal, les lumières (tenue scintillante du toraro) contre les ténèbres (taureau noir !). La mise à mort annoncée du taureau est certes tragique, mais je crois qu’il faut la lire comme une métaphore de la lutte, ou l’homme affronte une force inhumaine et doit faire preuve de courage et d’habilité pour triompher...et en Homme, il finit toujours par éliminer son adversaire…comment peut il en être autrement ?

mardi 28 avril 2009

Adoration

L’un derniers films du millésime Cannois 2008 à apparaître sur les écrans est Adoration d’Atom Egoyan, une œuvre complexe et cinématographiquement riche.
Partant d’une histoire simple en apparence, celle de Simon qui invente une histoire incroyable autour de ses parents, le film prend progressivement de l’épaisseur. Tout en dévoilent l’intrigue, Egoyan traite avec pertinente une multitude de sujets : Internet, l’éducation, le terrorisme, le racisme, la religion, la tolérance, la capacité de la société mosaïque canadienne à cohabiter. Tel un luthier travaillant in violon (profession de Sami, père de Simon) il sculpte son propos avec patience.
Mais ce qui fait sa marque de fabrique est le thème du deuil insurmontable, récurrent dans son œuvre, d’Exotica aux Beaux Lendemains, le nœud du film étant la perte êtres chers aux personnages, ici les parents de Simon.

Le génie d’Egoyan se manifeste également dans sa capacité à paralléliser les temps et les histoires. En réalité, il en existe trois, la réelle, celle que Simon s’invente et celle que son grand père lui raconte. Ce faisant, il touche également à domaine où seuls les grands s’aventurent (Lynch, Godard, ..), celui de définir le Cinéma lui même, en s’interrogeant sur cette frontière entre la réalité et la fiction.

Adoration

lundi 27 avril 2009

Revue de Presse : Tunisie

Afin de consolider les articles intéressants qui apparaissent au sujet de la Tunisie chaque semaine, je compte publier une revue de presse hebdomadaire sous forme de carte Pearltrees.
Cette semaine, vous pouvez y trouver :
  • deux articles concernant la visite de François Fillon à Tunis, le premier sur la Bilan de la visite et le second sur la question des droits de l’homme
  • deux articles sur le climat social : grève à Tunisie Telecom et Manifestation du PDP
  • une dépêche sur les combattants tunisiens en Irak
  • Enfin une analyse du “Miracle Tunisien” par Errachid Majidi, chercheur-économiste à l’Université Paul Cézanne (Aix-Marseille III)
Bonne lecture!
Revue de Presse Tunisie n1


jeudi 23 avril 2009

Cannes : Sélection officielle

Fin du suspense! La sélection officielle du festival vient d’etre annoncée. On y retrouve beaucoup d’habitués : Almodovar, Tarantino, Jane Campion, Lars Von Trier , Haneke et Ang Lee. Coté français, Jacques Audiard, Alain Renais et Xavier Giannoli tenteront de défendre la palme d’« Entre les Murs ». Signalons la présence du Palestinien Elia Suleiman, auteur du remarquable « Intervention Divine » Prix du Jury en 2002, qui revient en compétition avec « The time that remains ».
Pour l’exhaustivité de la Compétition, vous pouvez consulter la carte ci-dessous :

Selection officielle Cannes 2009


mardi 21 avril 2009

Yes, we Cannes!

Pour chaque groupe d’humains, l’arrivée des beaux jours est annoncée par un événement bien particulier : pour les japonais, c’est la floraison des Sakura, pour les Tunisiens, c’est la réapparition des machmoums et de leurs vendeurs déambulants et pour les Parisien, c’est la réapparition des terrasses, et l’éclat des jolies demoiselles qui les occupent.
Pour les cinéphiles, c’est bien évidemment, l’annonce de la sélection officielle du festival de Cannes qui donne le la ! La connaissance de cette liste crée toujours d’étranges réactions chez ce groupe: ils râlent, ils approuvent, ils s’étonnent et ils spéculent...bref, ils sont excités !

D’abord, les cinéphiles commencent par râler : « le film d’ouverture est trop commercial »! bah oui on ne s’y fait toujours pas. Après Besson et Spielberg, on nous annonce Pixar pour inaugurer la montée des marches ! Décidément les temps changent, mais bon, tant que ça reste cantonné à l’ouverture..

Ensuite, ils approuvent. Plus qu’un festival, Cannes est un club constitué d’une petite cinquantaine de réalisateurs que Gilles Jacob fait tourner au plaisir des festivaliers. Les noms de Almodovar, Ken Loach, Lars von Trier et Won Kar Wai, entre autres, reviennent souvent sur la croisette, ou on attend avec impatience leur production de l’année…

L’arrivée d’intrus intrigue et étonne nos amis les cinéphiles. Le festival ne bombarde pas une jeune iranienne ou un prodige mexicain en sélection officielle par hasard ! Ils espèrent donc y découvrir le futur Tarantino! (sélectionné pour son premier long -Réservoir Dogs-, Palme d’or pour son second -Pulp fiction- et depuis membre du club cannois).

Enfin, les cinéphiles commencent déjà à spéculer. On va d’abord analyser la personnalité du président du Jury et essayer d’imaginer ses préférences. Avec Cronenberg, Sean Penn ou Tarantino, on s’etait trompé. Serait-ce plus aisé avec Isabelle Huppert ? Ensuite, on va scruter le planning car les vainqueurs sont souvent proches du premier week-end, paroxysme du festival. Enfin, on va appliquer une logique des jeux à répétition, par exemple « si Ken Loach a remporté la palme il y a trois ans, il est peu probable qu’il la remporte à nouveau ».

Bref, à deux jours de cette annonce, les cinéphiles sont sur leurs starting blocks.


Yes we Cannes

vendredi 17 avril 2009

Villa Amalia

Dans une lecture utilitariste, le dernier film de Benoît Jacquot peut etre considéré comme une check-list de la disparition, ou comment changer de vie quand vous etes parisien.
Tout commence lorsque Anna, pianiste renommée incarnée par Huppert, découvre que son compagnon la trompe. Elle décide alors de tout plaquer, et avec l’aide d’un ami, commence un processus destructeur de tout ce qui la relie à sa vie passée. Tout au long du film, Anna maintient une ambiguïté intéressante sur ses intentions : veut-elle, et peut-elle se régénérer, ou est elle engagée dans une spirale infernale ?
Malgré quelques longueurs, le film reste captivant notamment grâce à la prestation d’Isabelle Huppert, future présidente du jury cannois.

Villa Amalia

(cliquer sur la perle, puis cliquer sur « Play » et avancer avec les flèches)

jeudi 16 avril 2009

Pauvreté, Croissance et Inégalités

Il existe deux mesures de la pauvreté : absolue et relative. La relative tient compte du revenu médian et tend à refléter la pauvreté ressentie. Selon cette définition, dans un pays développé, un pauvre serait quelqu’un de précaire, aux faibles revenus, n’ayant pas accès a certains biens de base (comme les moyens de communication par exemple). La mesure absolue est conventionnelle. Elle décrète un niveau en deçà duquel la personne ne couvre pas ses besoins essentiels. Elle peut etre mesurée en monétaire (1$ ou 2$ /jour) ou en nombre de calories (2500 calories /jour).
Le choix de la définition de la pauvreté n’est pas anodin. Ce n’est pas par hasard si aujourd’hui la majorité des institutions (Banque mondiale, OCDE, …) et gouvernements s’accordent sur la mesure absolue, car elle justifie en quelque sorte le modèle de croissance économique dans lequel nous vivons.

En effet, les défenseurs de la croissance économique estiment que celle-ci est le meilleur moyen pour réduire la pauvreté selon la logique suivante: lorsque l’économie croit, riches et pauvres voient leurs revenus croître permettant à ces derniers de dépasser le seuil absolu et d’accéder ainsi au bonheur !


Mais ceci est parfaitement juste si la distribution de la nouvelle richesse est effectuée proportionnellement. Ce cas étant théorique, on voit en réalité deux autres effets de la croissance.

Le premier, celui de la croissance Pro-pauvres qui consiste à profiter de la croissance économique pour réduire les inégalités et accélérer la réduction de la pauvreté. Ceci est certes rare, mais certains pays y arrivent. La Tunisie se vante parfois d’être dans ce schéma.

Le second est malheureusement le plus fréquent parmi les pays en voie de développement. Dans ce schéma, la richesse est captée par les riches, presque rien ne profite aux pauvres.

On voit donc bien que la définition absolue de la pauvreté est une supercherie car elle cache le vrai problème, celui des inégalités, et que seule une mesure relative pourrait couvrir les deux aspects.

mercredi 15 avril 2009

Présidentielles Tunisiennes : 6 candidats, dans 6 mois

Avec l’officialisation de la candidature du Dr Mustapha Ben Jaafar, le nombre de candidats aux élections présidentielles d’octobre est porté à six. Dans la carte ci-dessous j’ai tenté de présenter chacun de ces candidats grâce à des articles de presse, sites officiels et vidéos :

Candidats Presidentielles 2009

Pour en savoir plus sur leurs partis respectifs, vous pouvez également consulter cette carte représentant le paysage politique tunisien.

Partis Politiques Tunisiens
(cliquer sur la perle, puis cliquer sur « Play » et avancer avec les flèches)

vendredi 10 avril 2009

Katyn

Les films de Wajda n’ont jamais été légers, mais celui-ci est particulièrement intense. Sa mise en scène lourde fait échos à un sujet grave : l’incroyable massacre de 22 000 officiers et soldats polonais par l’Armée Rouge en 1940. Wajda traite ce traumatisme national avec beaucoup d’émotion, et au delà de la valeur historique de film, il tente d’exorciser les démons de son pays.
Voilà encore un film pour méditer sur la cruauté sans bornes des hommes, car il a suffit d’un document approuvé par le Soviet Politburo pour que se mette à exécution ce projet visant à priver la Pologne de son élite afin de faciliter son contrôle à terme.

Katyn

(Pour en savoir plus, cliquer sur la perle, puis cliquer sur « Play » et avancer avec les flèches)

jeudi 9 avril 2009

Tokyo Sonata

Tokyo Sonata est le film le plus japonais du moment. D’abord par son thème. Zoomant sur une famille Tokyoïte ordinaire, il traite tous les sujets qui préoccupent la société japonaise contemporaine : de la sécurité de l’emploi dans ce mode globalisé (le héros perdant son job à cause d’une externalisation en Chine), à la déconnexion entre générations (le père n’arrive plus à comprendre les préoccupations de ses enfants, encore moins les contrôler.) Les problèmes identitaires n’y échappent pas lorsque la question de l’alignement historique sur les États-Unis est remise en cause.
Mais ce film est aussi très japonais par son style. L’autre Kurosawa (Kiyoshi) nous fait passer avec aisance d'un monde rationnel, filmé avec beaucoup de réalisme, à un monde beaucoup moins vraisemblable, ou toute logique disparaît laissant libre cours à son imagination débordante. Enfin, il prend soin de faire atterrir tranquillement son œuvre pour nous laisser avec beaucoup d’interrogations sur cette surprenante société japonaise et l’envie d’en savoir plus.

Tokyo Sonata
(Pour en savoir plus, cliquer sur la perle, puis cliquer sur « Play » et avancer avec les flèches)

lundi 6 avril 2009

Bookmarking visuel et (véritablement) social

Vous avez probablement remarqué que depuis plusieurs billets, j’utilise des liens vers Pearltrees pour pointer sur les thématiques que je traite dans ce blog.
Dans le présent billet, je vais tenter d’expliquer ce service et en démontrer les usages potentiels pour les bloguers et lecteurs de la Tunisphère. Pearltrees permet de :
a - sauvegarder ses favoris et ses navigation et de les organiser
b - construire des histoires et des argumentaires sur la base de contenu crée par d’autres
c - découvrir le Web d’autres personnes avec qui on partage des centres d’intérêts.

Si Pearltrees n’est pas la première réponse apportée au problème de l’organisation du Web, c’est certainement la plus intuitive et la plus sociale.
Grâce à son interface graphique très visuelle, elle permet une structuration de sites web en cartographie, leur donnant ainsi un ordre et une hiérarchie. Chaque site est représenté par une « Pearl », élément de base de Pealtrees. Une carte peut être linéaire tel un film monté en séquences successives ou en arborescence, reflétant la complexité d’un argument ou donnant un sens par le biais de groupements en catégories et sous catégories
Mais la puissance de Peartrees va bien au-delà de sa composante organisation. Il permet à toutes ces cartes construites par chacun de se croiser, de s’échanger et de s’enrichir mutuellement. Une carte peut etre envoyée, liée en hyper lien sur un site ou un blog, voire incrustée comme une « Pearl ». Chaque carte peut être commentée et peut faire l’objet d’une discussion, comme sur les blogs.

Pour les blogeurs de la Tunisphère, utiliser Pealtrees présente ainsi un double intérêt. Au-delà du bookmarking et des liens sur les blogs, cela pourrait permettre collectivement de mettre en lumière les perles du Web Tunisien. Collectivement on peut cartographier notre Web et le commenter, tentant ainsi d’en booster le meilleur !
Si ce projet vous intéresse, vous savez ce qu’il vous reste à faire : vous connecter sur Pearltrees (c’est gratuit), créer votre compte et nous faire découvrir votre Web !

vendredi 3 avril 2009

Le vrai G - 28

Après l’hypocrisie inclusive du sommet de Londres, voici le vrai sommet exclusif des puissants de ce monde, celui de l’OTAN.
Cette organisation d’un autre temps est entrain de se métamorphoser en armée impériale, sans ennemi clair, et donc sans raison d’être. Pour se justifier, cette terrible machine de guerre prétend oeuvrer pour la paix ( !) et se félicite de libérer les femmes afghanes !!

Alors que personne ne se faisait d’illusion sur la volonté des américains à diriger le monde, c’est le retour de la France dans le commandement intégré* qui interpelle! Injustifié, il n’est pas dans l’intérêt de la France qui perd en autonomie, en originalité et donc en crédibilité. Il atteste simplement d’un alignement idéologique, et d’un repli sur la « famille occidentale », posture dommageable et décevante pour ceux qui croient en un monde multipolaire.


*sélection d’articles au sujet de l'OTAN (cliquer sur « Play » puis avancer avec les flèches)

mercredi 1 avril 2009

G - vain

Comme d’habitude, beaucoup de bruit pour rien*. Un sommet au sommet, pour parler des problèmes, trop simples ou trop complexes, liés à la finance au sein même de la City. Ces JO de l’économie ne serviront qu’a roder les services de sécurité londoniens en vue de 2012.

Sans une remise en cause profonde des hypothèses du capitalisme mondialisé (mouvements des capitaux, fiscalité, …) et des rapports de force (main mise sur les institutions, in-balance globale, …) rien ne changera. Sarko a beau faire son cinéma, c’est du plâtrage qu’on nous proposera, car au fond, ils espèrent tous que ça reparte comme en quarante.

G20

*sélection d’articles au sujet du G20 (cliquer sur « Play » puis avancer avec les flèches)

samedi 28 mars 2009

Play it again Barack !

Lorsque les choses allaient bien, les « maîtres du monde » de Wall St. ont ignoré tous les signaux d’alerte concernant la crise, et à l’instar de Chuck Prince (ex CEO de Citi), il disaient que « as long as the music is playing, you’ve got to get up and dance »

Dés que la fête était finie, il ont commencé à nous expliquer qu’en réalité, ce n’est pas de leur faute car « Speed doesn't kill...it's the sudden stop »


Maintenant, ils espèrent que ca va repartir ASAP, et malgré toutes les pressions il demandent à Obama : « Play it again Barack »


Et grace au plan Geithner, ils vont probablement se remettre à danser bientôt, car il s’agit ici d’une subvention des banques par les contribuables américains…et le « show must go on »


mardi 24 mars 2009

Perspective millénaire de l’économie mondiale

Dans un ouvrage récent, l’économiste Maddison a tenté de retracer, en se basant sur l’histoire et l’archéologie, l’état de l’économie mondiale depuis l’an 1 de notre ère. Il a voulu ainsi montrer l’évolution de la part que chaque pays dans la production mondiale.

Source: Maddison: The World Economy. A millennial Perspective

La première chose qui saute aux yeux est l’émergence des « Western offshoots » (US., Australie, ..) depuis le 17eme siècle, grignotant essentiellement les parts de la Chine et de l’Inde. Un retour de ces deux puissances semble donc naturel!

La part substantielle du vieux contient, a été relativement stable a travers du temps alors que celle du contient noir, bien plus maigre, ne fait que rétrécir.

lundi 23 mars 2009

Chapeau bas Mister President

Dans cette interview du 19 mars 2009, on voit Obama au Tonight Show de Jay Leno sur NBC. C’est la première fois qu’un président en exercice passe en Live dans ce format de programme.
Mister BHO est irréprochable tant sur le fond que sur la forme . Ses réponses aux polémiques engendrées par la Crise sont limpides, même si certains milieux (nomment Wall Street…!) le taxent de populisme. Obama semble vraiment vouloir s’attaquer aux origines de cette débâcle : l’arrogance de Wall St, le manque de régulation, la part disproportionnée de la finance dans la croissance des U.S au détriment d’autres secteurs fondamentaux.
Sur la forme, il est juste parfait, alternant, humour et fermeté, vision et anecdotes : l’interview dure 24 minutes mais c’est du pur plaisir : enjoy !



vendredi 20 mars 2009

jeudi 19 mars 2009

Printemps précoce

Au Japon, la saison de floraison des cerisiers (Sakura) est attendue avec impatience par tous. On se prépare à célébrer les « Hanami », retrouvailles dans les parcs pour piqueniquer en famille ou entre amis en admirant ces arbres. Les Japonais vivent ainsi au rythme de la nature, l’intégrant parfaitement dans leur vie.
Depuis mon retour, je me surprends à l’observer à Paris. Ainsi, j’ai repéré hier le premier arbre fleuri du Jardin du Luxembourg : un Sakura !

Jardin du Luxembourg - Paris

mercredi 18 mars 2009

Photographies controversées

La BNF présente actuellement une excellente exposition sur l’histoire de la photographie. A travers de photos mondialement célèbres et controversées, un parcours chronologique nous montre par l’exemple les évolution de cet art.On y voit émerger les problèmes comme le statut de la photographie, les droits d’auteur, les droits d’image, la valeur juridique ou manipulation de la photo pour la faire de la propagande.
Voici quelques exemples :

Ernest Eugène Appert, Crimes de la Commune
Cette photo est censée représenter le massacre des dominicains d'Arcueil par les communards, le 25mai 1871. En réalité, il s’agit d’un photomontage destiné à la propagande versaillaise :
La position des acteurs est invraisemblable : les tirs des communards ne peuvent toucher les dominicains et la technique photographique de l'époque ne permettait pas de prendre des personnages en mouvement.


R. Capa. Guerre d’Espagne, camp républicain, 5 septembre 1936
Cette photo mythique de la guerre d’Espagne est semble-t-il mise en scène. L’homme armé est arrêté net dans sa progression tombe en arrière mais des experts estiment que cette chute n’est pas logique. Aussi, l’homme est photographié en légère contre-plongée, ce qui indique une proximité étonnante photographe. Enfin, certains évoquent le flou qui entoure ce personnage, visant éviter de montrer d’autres scènes de la guerre.


Photo de la mission Appolo 11
Pour beaucoup d’experts, cette photo n’a pas ete prise sur le sol lunaire mais dans un Studio hollywoodien ! les arguments avancés sont du type : "le drapeau américain flottait, alors qu'il n'y a pas d'air sur la lune", "malgré la clarté de l'espace, les étoiles étaient invisibles dans le ciel noir lunaire", "les ombres ne sont pas parallèles ce qui explique la présence de plusieurs sources e lumière (projecteurs)", etc, etc..(Pour plus d'infos sur cette polémique, vous pouvez regarder cette carte dans Pearltrees)

Appolo 11


mardi 17 mars 2009

Retour sur l’affaire Quardhawi

La visite du prédicateur musulman à notre pays avait fait un tollé sur la Tunisphère. Les passions se sont déchaînées et les prises de position multipliées: des pétitions contre, des billets résolument pour et des analyses plutôt objectives. Malgré certains dépassements, ce débat atteste de la diversité et de la vivacité de notre blogosphère.

Voici une sélection des meilleurs billets retraçant le « film » de ce débat (pour lire cette carte, cliquez sur « Play » puis naviguez avec les flèches bleues).

L'affaire Qardhawi


Des millions pour « the worst and the dummiest » !

Le bonus de 450 millions de dollars annoncé pour les dirigeants d’AIG Financial Products fait scandale outre-atlantique : Obama s’est indigné publiquement, et Larry Summers, son conseiller économique a qualifié cela de « scandaleux » : on commence enfin à utiliser les adjectifs appropriés au pays de Wall Street.
Mais ce que j’ai préféré dans cette affaire c’est l’intervention d’un porte parole de la Maison Blanche , lorsqu’il s’étonnait de la justification avancée par AIG, comme quoi ce bonus servirait à retenir « the best and the brightest » : « si on considère « Best and brightests » ceux qui ont enregistré 99 milliards de dollars de perte en un an, je me demande qui sont les « Worst and dummiest » ».
Le mythe du financier mage s’est définitivement effondré, et l’état américain (enfin, Paulson, ex CEO de Goldman, premier client d’AIG !) qui avait apporté 170 milliards pour sauver l’assureur, est entrain de dire au secteur financier « bon, maintenant, the game is over, alors, stop the bullshit ! ».


dimanche 15 mars 2009

Classement des Pays par …l’Histoire

A l’origine de nature technique (Banque mondiale, FMI…), le classement des pays par leurs économies est devenu le baromètre pour les juger. Tantôt sous-développés, tantôt en voie de développement ou émergeants, les pays sont perçus presque exclusivement par ce spectre ..mais insinuer que la Chine avec sa civilisation quatre fois millénaire est émergente me semble juste aberrant. Je vous propose donc un autre classement, basé sur l’Histoire. On y distingue cinq catégories:
  1. Les vieux centres : Cette catégorie comprend la majorité des pays. Identifiés à un territoire et à un peuple, partageant une mémoire commune, ces pays ont agi, ne serait ce qu’épisodiquement, comme centre d’influence et ont été le berceau d’une civilisation et d’une culture particulières.
  2. Les périphériques : ce sont les vieux pays qui n’ont jamais agi comme centre, mais ont toujours été subordonnés au pouvoir d’un centre. Notre voisin Lybien en est un exemple
  3. Les pays résiduels : Parfois vieux, ces pays n’ont jamais été non plus un centre d’influence. En général entourés par de grandes puissances auxquelles ils résistent ou servent comme tampon. La Belgique en est un exemple, confirmé par les difficultés actuelles de ce pays à vivre comme une nation.
  4. Les rejetons : Créés par des personnes provenant d’un vieux centre, avec ou contre le gré de celui- ci. L’Amérique, le Canada et l’Australie sont les meilleurs exemples de rejetons occidentaux, L’Argentine est un exemple latin.
  5. Les pays artificiels :Crées, avec des « autochtones », par ou avec le concours d’une force impérialiste, pour servir ses propres intérêts. Les meilleurs représentant sont les états du Golfe arabique.

samedi 14 mars 2009

La terre n’est pas si ronde

Après plus d’un an d’études dans une université anglo-saxonne et un trimestre dans une homologue japonaise, j’ai réalisé a quel point la terre n’est pas ronde, historiquement, culturellement et dans la façon de faire des affaires. Le Japon et les États-Unis en sont évidemment aux antipodes, l’Europe et le reste du monde sont entre les deux. Voici deux éléments pour illustrer cette différence :

Explicite vs Implicite :
Avec sa culture ultra sophistiquée et codifiée, le Japon est le pays ou tout est implicite. On vous dira jamais "oui" ou "non", mais on vous signifiera le degré d’accord ou de désaccord par des moyens subtiles, permettant de conserver la fluidité d’une discussion et de « garder la face ». Dans les entreprises, le savoir est très souvent implicite et diffus. Toyota par exemple n’a formalisé son fameux « Production System » qu’en s’internationalisant. Au Japon, ils n’en ont jamais ressenti la nécessite. Par contraste, les Américains vont être directs et explicites en tout. La subtilité japonaise évoquée ci-haut est prise pour de l’hypocrisie et le savoir implicite est considéré dangereux, notamment si on se sépare des employés clefs…chose encore inconcevable au Japon.

Le groupe vs l’individu:
Alors que l'individu triomphe en Occident, c’est l’appartenance qui compte au Japon. Certes les Japonais souffrent parfois d’une grande pression sociale pour s’aligner sur le groupe, mais au fond, c’est ainsi qu’ils conçoivent la harmonie sociale. Le cas des marques de luxe au Japon est instructif : Alors qu’en occident, le luxe doit rester exclusif, au Japon, il est popularisé et partagé par tous. Une marque n’atteint la notoriété que si elle sert le groupe.
Professionnellement, les japonais sont excellents pour travailler en équipe, et malgré les lenteurs et les inefficiences du consensus, il restent compétitifs. Par exemple, alors qu’aux Etats Unis, l’innovation provient pour l’essentiel de start-ups, reposant sur le génie d’un individu ou d’un petit groupe, au Japon elle émane des multinationales mêmes.

vendredi 13 mars 2009

Discussions sur le Web

L’académicien français Jules Romains avait dit : « Les esprits d'élite discutent des idées, les esprits moyens discutent des événements / choses, les esprits médiocres discutent des personnes ». Il a catégorisé ainsi les discussions en les hiérarchisant.
Sans m’attarder sur cette hiérarchie, je vous propose de regarder la forme qu’a prise chaque type de discussion dans le Web.
  1. Pour les discussions d’idées, le Blog est l'outil par excellence qui permet à chacun d’engager une discussion et de l’animer.
  2. Pour parler de personnes, c’est Facebook qui fournit la plateforme Web parfaite. En permettant de commenter les feeds ou d’engager des discussions sur les Walls, il permet à chacun d’être dans une discussion de et avec ses amis.
  3. Pour parler d’événements, la chose est moins claire, mais probablement Twitter avec son instantanéité et facilité d’usage sera le flux de référence pour savoir ce qui se passe dans le monde.
  4. Enfin, pour parler de choses, il y a le reste des sites Internet, mais ce type de discussion n’est toujours pas structuré. Les blogs, Facebook, Twitter ainsi que d’autres services sont contournés pour permettre aux internautes de montrer ce qu’il aiment sur Internet et de le partager.
En atteignant la maturité et en hébergeant une quantité croissante de discussions, le Web s’adapte à chaque type de discussion pour fournir la bonne plateforme au bon usage. Si certaines discussions on trouvé leur forme quasi définitive, d’autres la cherchent encore.

jeudi 12 mars 2009

Hiroshima et Yasukuni

Pour le visiteur du Japon, deux lieux sont essentiels pour comprendre l’Histoire contemporaine du pays : le mémorial de la guerre de Hiroshima et le Temple Tokyoite de Yasukuni avec son musée de la guerre.

Le premier, situé sur le lieu de la déflagration du 6 août 1945 se veut un appel universel à la paix. Après une explication froide des faits se rapportant à la guerre, au projet Manhattan et à la bombe elle-même, ce mémorial dédie une grande partie aux victimes sans chercher à diaboliser les coupables. On en sort bouleversé, ému, pensant, comme tous les japonais « Plus jamais ça !»


Le second est radicalement différent. Il s’agit de l’un des temples les plus importants du Japon où sont enterrés des criminels de guerre. Aussi impressionnant que le précédent ,il représente l’esprit guerrier du Japon. Dans le musée qu’il abrite, on nous raconte l’Histoire du point de vue Japonais, sans remords ni excuses. Au contraire, on célèbre les héros de la patrie, hissés au rang de divinités, et on incite les jeunes générations à adopter l’esprit « Yasukuni ».

Deux lieux, deux mémoires, et un dilemme qui définit le Japon moderne.