mardi 1 février 2011

La FN-isation d’Ennahdha

Ne nous voilons pas la face, la clé de voute pour l’achèvement de l’édifice révolutionnaire sera la résolution de la question islamiste. Le simple retour de Ghannouchi a commencé à diffuser un vent de panique auquel il ne faut certainement pas céder.

Le choix résolu de la démocratie exige une créativité dans la résolution de cette question. La répression qui fut efficace un moment donné pour éviter le pire s’est avérée contre productive à long terme, et surtout, elle est contradictoire avec les principes de liberté auxquels nous prétendons.

Ainsi, la lutte doit être avec des armes institutionnelles en prenant les précautions nécessaires. Bien évidemment, il faut rester intransigeant quant à la référence religieuse des partis politiques. S’il y a un truc à conserver de la constitution Ben Ali, c’est bien cela. Aussi, la réforme politique menée doit nous assurer une protection contre toute dérive populiste. Faisons confiance à la commission en charge de ces réformes politiques pour trouver la mécanique qui va bien, en considérant la proportionnelle par exemple...

Idéalement, il faudrait admettre les islamistes dans le jeu politique mais les cornersier comme les partis d’extrême droite dans la plupart des démocraties car à priori, c’est ce à quoi ils ressemblent. C'est notre FN à nous, et il faudra apprendre a vivre avec. Leur intégration prudente permettra de restaurer la confiance entre les différentes parties et au contact des réalités du pouvoir ces idéalistes pourraient (soyons optimistes) modérer leurs positions .