mercredi 20 mai 2009

Los abrazos rotos

Parmi les gens qui font des films, il y a les vrais cinéastes, et les autres, genre Hollywood et Bollywood.
Parmi les cinéastes, il y a les authentiques et imposteurs. Lars Von Trier est un excellent exemple d’imposteur, et son Antéchrist présenté sur la Croisette semble confirmer cela.
Enfin, parmi les cinéastes authentiques, il y a ceux qui font toujours le même film et ceux qui se renouvellent sans cesse. A Cannes, Almodovar représente les premiers, Tarantino les seconds.


Dans « Abrazos rotos » on retrouve tous les ingrédients d’Almodovar : son esthétique, ses personnages féminins attachants et ses personnages masculins sans grandeur, la centralité de la mère, les relations d’amour hyper complexes, le rapport particulier à la sexualité, la noche Madrilena, une belle musique espagnole…
Avec les temps qui passe, on voit bien qu’Almodovar gagne en maturité et en subtilité. En prenant un réalisateur pour personnage principal, Almodovar refait un film dans le film, faisant allusion à ses propres débuts, insistant ainsi cette cohérence de son œuvre. Plus qu’une série de films semblables, cette œuvre est un univers riche et complexe dans lequel on est projeté à chaque fois, pour un pur plaisir cinématographique !



Cannes - J7 Almodovar

3 commentaires:

Alé Abdalla a dit…

Et pourquoi Lars serait-il un imposteur selon toi?

Barberousse a dit…

@ 3alai :
Apres avoir été impressionné par « The Kingdom » et emballé par le concept du Dogme, j’ai été très déçu par la suite de son oeuvre, car on y décèle de l’ « imposture », et ce tant sur le fond que sur la forme.

Sur la forme, le concept du dogme est certes original, mais il est creux et ne participe à aucune démarche créatrice, mais tient plutôt de l’ « astuce ». Au départ, les contraintes du dogme on probablement pu etre motrices (comme peut l’etre l’écriture sous contrainte d’un Geaorges Perec par exemple), mais rapidement, c’est devenu « juste un artifice », pas plus glorieux que les effets spéciaux ou le numérique !

Sur le fond, Lars Von Trier manque cruellement de subtilité, car une fois pris au piège de la « forme », il nous assomme avec des histoires exagérées : comment ne pas tomber dans le panneau ave une Bjork aveugle, volée, trahie, abandonnée qui fini par se suicider !! comment ne pas s’émouvoir quand Emily Watson se prostitue pour réaliser les fantasmes de son mari handicapé…mais ces histoires abracadabrantes ne sonnent pas « juste ». Alors qu’un « Vrai » cinéaste peut nous faire vibrer avec un silence, un regard ou une réplique, Von Trier va chercher dans le gore, à défaut du subtile.

Voilà ce que j’en pense. Lui même admet ses limites, mais le mystère reste du cote de Gilles Jacob, qui en est le plus fervent défenseur et ne manque jamais de l’inviter à Cannes.

Alé Abdalla a dit…

Je comprends ton point de vue, mais Lars a laissé tomber le dogma parce que, comme tu le dis, cette approche ne peut pas résister au temps, mais elle a des mérites notamment pour un cinéaste débutant qui n'a pas les gros moyens... Après, il s'est renouvelé... loin de le défendre, je pense qu'un réalisateur n'est pas tenu de produire une oeuvre réaliste ni de respecter la vraisemblance, s'il produit un univers qui se tient,aussi fantastique ou hyperbolique soit-il, son objectif est atteint... sinon le surréalisme ou autre genre n'aura plus de poids artistique...