samedi 28 mars 2009

Play it again Barack !

Lorsque les choses allaient bien, les « maîtres du monde » de Wall St. ont ignoré tous les signaux d’alerte concernant la crise, et à l’instar de Chuck Prince (ex CEO de Citi), il disaient que « as long as the music is playing, you’ve got to get up and dance »

Dés que la fête était finie, il ont commencé à nous expliquer qu’en réalité, ce n’est pas de leur faute car « Speed doesn't kill...it's the sudden stop »


Maintenant, ils espèrent que ca va repartir ASAP, et malgré toutes les pressions il demandent à Obama : « Play it again Barack »


Et grace au plan Geithner, ils vont probablement se remettre à danser bientôt, car il s’agit ici d’une subvention des banques par les contribuables américains…et le « show must go on »


mardi 24 mars 2009

Perspective millénaire de l’économie mondiale

Dans un ouvrage récent, l’économiste Maddison a tenté de retracer, en se basant sur l’histoire et l’archéologie, l’état de l’économie mondiale depuis l’an 1 de notre ère. Il a voulu ainsi montrer l’évolution de la part que chaque pays dans la production mondiale.

Source: Maddison: The World Economy. A millennial Perspective

La première chose qui saute aux yeux est l’émergence des « Western offshoots » (US., Australie, ..) depuis le 17eme siècle, grignotant essentiellement les parts de la Chine et de l’Inde. Un retour de ces deux puissances semble donc naturel!

La part substantielle du vieux contient, a été relativement stable a travers du temps alors que celle du contient noir, bien plus maigre, ne fait que rétrécir.

lundi 23 mars 2009

Chapeau bas Mister President

Dans cette interview du 19 mars 2009, on voit Obama au Tonight Show de Jay Leno sur NBC. C’est la première fois qu’un président en exercice passe en Live dans ce format de programme.
Mister BHO est irréprochable tant sur le fond que sur la forme . Ses réponses aux polémiques engendrées par la Crise sont limpides, même si certains milieux (nomment Wall Street…!) le taxent de populisme. Obama semble vraiment vouloir s’attaquer aux origines de cette débâcle : l’arrogance de Wall St, le manque de régulation, la part disproportionnée de la finance dans la croissance des U.S au détriment d’autres secteurs fondamentaux.
Sur la forme, il est juste parfait, alternant, humour et fermeté, vision et anecdotes : l’interview dure 24 minutes mais c’est du pur plaisir : enjoy !



vendredi 20 mars 2009

jeudi 19 mars 2009

Printemps précoce

Au Japon, la saison de floraison des cerisiers (Sakura) est attendue avec impatience par tous. On se prépare à célébrer les « Hanami », retrouvailles dans les parcs pour piqueniquer en famille ou entre amis en admirant ces arbres. Les Japonais vivent ainsi au rythme de la nature, l’intégrant parfaitement dans leur vie.
Depuis mon retour, je me surprends à l’observer à Paris. Ainsi, j’ai repéré hier le premier arbre fleuri du Jardin du Luxembourg : un Sakura !

Jardin du Luxembourg - Paris

mercredi 18 mars 2009

Photographies controversées

La BNF présente actuellement une excellente exposition sur l’histoire de la photographie. A travers de photos mondialement célèbres et controversées, un parcours chronologique nous montre par l’exemple les évolution de cet art.On y voit émerger les problèmes comme le statut de la photographie, les droits d’auteur, les droits d’image, la valeur juridique ou manipulation de la photo pour la faire de la propagande.
Voici quelques exemples :

Ernest Eugène Appert, Crimes de la Commune
Cette photo est censée représenter le massacre des dominicains d'Arcueil par les communards, le 25mai 1871. En réalité, il s’agit d’un photomontage destiné à la propagande versaillaise :
La position des acteurs est invraisemblable : les tirs des communards ne peuvent toucher les dominicains et la technique photographique de l'époque ne permettait pas de prendre des personnages en mouvement.


R. Capa. Guerre d’Espagne, camp républicain, 5 septembre 1936
Cette photo mythique de la guerre d’Espagne est semble-t-il mise en scène. L’homme armé est arrêté net dans sa progression tombe en arrière mais des experts estiment que cette chute n’est pas logique. Aussi, l’homme est photographié en légère contre-plongée, ce qui indique une proximité étonnante photographe. Enfin, certains évoquent le flou qui entoure ce personnage, visant éviter de montrer d’autres scènes de la guerre.


Photo de la mission Appolo 11
Pour beaucoup d’experts, cette photo n’a pas ete prise sur le sol lunaire mais dans un Studio hollywoodien ! les arguments avancés sont du type : "le drapeau américain flottait, alors qu'il n'y a pas d'air sur la lune", "malgré la clarté de l'espace, les étoiles étaient invisibles dans le ciel noir lunaire", "les ombres ne sont pas parallèles ce qui explique la présence de plusieurs sources e lumière (projecteurs)", etc, etc..(Pour plus d'infos sur cette polémique, vous pouvez regarder cette carte dans Pearltrees)

Appolo 11


mardi 17 mars 2009

Retour sur l’affaire Quardhawi

La visite du prédicateur musulman à notre pays avait fait un tollé sur la Tunisphère. Les passions se sont déchaînées et les prises de position multipliées: des pétitions contre, des billets résolument pour et des analyses plutôt objectives. Malgré certains dépassements, ce débat atteste de la diversité et de la vivacité de notre blogosphère.

Voici une sélection des meilleurs billets retraçant le « film » de ce débat (pour lire cette carte, cliquez sur « Play » puis naviguez avec les flèches bleues).

L'affaire Qardhawi


Des millions pour « the worst and the dummiest » !

Le bonus de 450 millions de dollars annoncé pour les dirigeants d’AIG Financial Products fait scandale outre-atlantique : Obama s’est indigné publiquement, et Larry Summers, son conseiller économique a qualifié cela de « scandaleux » : on commence enfin à utiliser les adjectifs appropriés au pays de Wall Street.
Mais ce que j’ai préféré dans cette affaire c’est l’intervention d’un porte parole de la Maison Blanche , lorsqu’il s’étonnait de la justification avancée par AIG, comme quoi ce bonus servirait à retenir « the best and the brightest » : « si on considère « Best and brightests » ceux qui ont enregistré 99 milliards de dollars de perte en un an, je me demande qui sont les « Worst and dummiest » ».
Le mythe du financier mage s’est définitivement effondré, et l’état américain (enfin, Paulson, ex CEO de Goldman, premier client d’AIG !) qui avait apporté 170 milliards pour sauver l’assureur, est entrain de dire au secteur financier « bon, maintenant, the game is over, alors, stop the bullshit ! ».


dimanche 15 mars 2009

Classement des Pays par …l’Histoire

A l’origine de nature technique (Banque mondiale, FMI…), le classement des pays par leurs économies est devenu le baromètre pour les juger. Tantôt sous-développés, tantôt en voie de développement ou émergeants, les pays sont perçus presque exclusivement par ce spectre ..mais insinuer que la Chine avec sa civilisation quatre fois millénaire est émergente me semble juste aberrant. Je vous propose donc un autre classement, basé sur l’Histoire. On y distingue cinq catégories:
  1. Les vieux centres : Cette catégorie comprend la majorité des pays. Identifiés à un territoire et à un peuple, partageant une mémoire commune, ces pays ont agi, ne serait ce qu’épisodiquement, comme centre d’influence et ont été le berceau d’une civilisation et d’une culture particulières.
  2. Les périphériques : ce sont les vieux pays qui n’ont jamais agi comme centre, mais ont toujours été subordonnés au pouvoir d’un centre. Notre voisin Lybien en est un exemple
  3. Les pays résiduels : Parfois vieux, ces pays n’ont jamais été non plus un centre d’influence. En général entourés par de grandes puissances auxquelles ils résistent ou servent comme tampon. La Belgique en est un exemple, confirmé par les difficultés actuelles de ce pays à vivre comme une nation.
  4. Les rejetons : Créés par des personnes provenant d’un vieux centre, avec ou contre le gré de celui- ci. L’Amérique, le Canada et l’Australie sont les meilleurs exemples de rejetons occidentaux, L’Argentine est un exemple latin.
  5. Les pays artificiels :Crées, avec des « autochtones », par ou avec le concours d’une force impérialiste, pour servir ses propres intérêts. Les meilleurs représentant sont les états du Golfe arabique.

samedi 14 mars 2009

La terre n’est pas si ronde

Après plus d’un an d’études dans une université anglo-saxonne et un trimestre dans une homologue japonaise, j’ai réalisé a quel point la terre n’est pas ronde, historiquement, culturellement et dans la façon de faire des affaires. Le Japon et les États-Unis en sont évidemment aux antipodes, l’Europe et le reste du monde sont entre les deux. Voici deux éléments pour illustrer cette différence :

Explicite vs Implicite :
Avec sa culture ultra sophistiquée et codifiée, le Japon est le pays ou tout est implicite. On vous dira jamais "oui" ou "non", mais on vous signifiera le degré d’accord ou de désaccord par des moyens subtiles, permettant de conserver la fluidité d’une discussion et de « garder la face ». Dans les entreprises, le savoir est très souvent implicite et diffus. Toyota par exemple n’a formalisé son fameux « Production System » qu’en s’internationalisant. Au Japon, ils n’en ont jamais ressenti la nécessite. Par contraste, les Américains vont être directs et explicites en tout. La subtilité japonaise évoquée ci-haut est prise pour de l’hypocrisie et le savoir implicite est considéré dangereux, notamment si on se sépare des employés clefs…chose encore inconcevable au Japon.

Le groupe vs l’individu:
Alors que l'individu triomphe en Occident, c’est l’appartenance qui compte au Japon. Certes les Japonais souffrent parfois d’une grande pression sociale pour s’aligner sur le groupe, mais au fond, c’est ainsi qu’ils conçoivent la harmonie sociale. Le cas des marques de luxe au Japon est instructif : Alors qu’en occident, le luxe doit rester exclusif, au Japon, il est popularisé et partagé par tous. Une marque n’atteint la notoriété que si elle sert le groupe.
Professionnellement, les japonais sont excellents pour travailler en équipe, et malgré les lenteurs et les inefficiences du consensus, il restent compétitifs. Par exemple, alors qu’aux Etats Unis, l’innovation provient pour l’essentiel de start-ups, reposant sur le génie d’un individu ou d’un petit groupe, au Japon elle émane des multinationales mêmes.

vendredi 13 mars 2009

Discussions sur le Web

L’académicien français Jules Romains avait dit : « Les esprits d'élite discutent des idées, les esprits moyens discutent des événements / choses, les esprits médiocres discutent des personnes ». Il a catégorisé ainsi les discussions en les hiérarchisant.
Sans m’attarder sur cette hiérarchie, je vous propose de regarder la forme qu’a prise chaque type de discussion dans le Web.
  1. Pour les discussions d’idées, le Blog est l'outil par excellence qui permet à chacun d’engager une discussion et de l’animer.
  2. Pour parler de personnes, c’est Facebook qui fournit la plateforme Web parfaite. En permettant de commenter les feeds ou d’engager des discussions sur les Walls, il permet à chacun d’être dans une discussion de et avec ses amis.
  3. Pour parler d’événements, la chose est moins claire, mais probablement Twitter avec son instantanéité et facilité d’usage sera le flux de référence pour savoir ce qui se passe dans le monde.
  4. Enfin, pour parler de choses, il y a le reste des sites Internet, mais ce type de discussion n’est toujours pas structuré. Les blogs, Facebook, Twitter ainsi que d’autres services sont contournés pour permettre aux internautes de montrer ce qu’il aiment sur Internet et de le partager.
En atteignant la maturité et en hébergeant une quantité croissante de discussions, le Web s’adapte à chaque type de discussion pour fournir la bonne plateforme au bon usage. Si certaines discussions on trouvé leur forme quasi définitive, d’autres la cherchent encore.

jeudi 12 mars 2009

Hiroshima et Yasukuni

Pour le visiteur du Japon, deux lieux sont essentiels pour comprendre l’Histoire contemporaine du pays : le mémorial de la guerre de Hiroshima et le Temple Tokyoite de Yasukuni avec son musée de la guerre.

Le premier, situé sur le lieu de la déflagration du 6 août 1945 se veut un appel universel à la paix. Après une explication froide des faits se rapportant à la guerre, au projet Manhattan et à la bombe elle-même, ce mémorial dédie une grande partie aux victimes sans chercher à diaboliser les coupables. On en sort bouleversé, ému, pensant, comme tous les japonais « Plus jamais ça !»


Le second est radicalement différent. Il s’agit de l’un des temples les plus importants du Japon où sont enterrés des criminels de guerre. Aussi impressionnant que le précédent ,il représente l’esprit guerrier du Japon. Dans le musée qu’il abrite, on nous raconte l’Histoire du point de vue Japonais, sans remords ni excuses. Au contraire, on célèbre les héros de la patrie, hissés au rang de divinités, et on incite les jeunes générations à adopter l’esprit « Yasukuni ».

Deux lieux, deux mémoires, et un dilemme qui définit le Japon moderne.

mercredi 11 mars 2009

Tous éditeurs!

La dernière « perle » des services Web est née : il s’agit de Pearltrees, une start-up française qui propose une plateforme pour éditer le web de manière collaborative.
Pearltrees donne aux internautes la possibilité de construire leurs cartes du Web , de les visualiser, de les partager et de découvrir les cartes web d’autres, afin de construire collectivement une carte vivante du Web.
Voici un premier exemple d’application où j’ai essaye de construire la carte Web des partis politiques Tunisiens:

Pour la lire, il suffit d’appuyer sur « Play » en bas à gauche, puis avancer avec les flèches.

Un autre exemple consiste à raconter une histoire Web ou à suivre le fil d’une discussion. Ici j’ai repris la discussion évoquée par Houssein sur la Tunisphère concernant la mort des blogs:

Les usages de Pearltrees vont évidemment bien au-delà de ces exemples, car la flexibilité du site laisse une grande part de créativité à l’utilisateur.

Je vous invite à l’utiliser et à y éditer le Web que vous souhaitez partager. Avec les blogs, on est créateurs de contenu, avec Peartrees on sera tous éditeurs.

samedi 7 mars 2009

Voyage à Tokyo

En matière de voyages, il y a ceux qui aiment la montagne, et ceux qui préfèrent aller à la mer. Moi, je suis urbain, et Tokyo est un de mes spots favoris. Tantôt grimpant les obstacles culturels, tantôt plongeant dans la densité de cette mégapole, on est constamment étonné par les contradictions et contrastes entre modernité et traditions.

Tokyo grouille de musées intéressants, y compris en art occidental. C’est la ville de la Mode par excellence, ou les jeunes Tokyoites sont devenues des trend setters planétaires. Enfin, c’est la ville la plus étoilée du monde par le Michelin, preuve d’une qualité exceptionnelle de la nourriture.

Mais Tokyo c’est aussi la ville aux mille temples, dont le Yasukini shrine en est le plus célèbre et controversé. Ce sont des parcs agréables ou on va, en famille, admirer les feuilles d’automne ou la fleuraison des cerisiers et ce sont des innombrables boui-bouis de ramen, udon et autres spécialités populaires ou on se régale pour vraiment pas cher.

En échange universitaire dans la capitale nippone, j’ai à peine eu le temps de bloguer, tant j’étais absorbé par l’expérience. Et puisque je me suis appliqué le principe de Gabriel Garcia Marquez « Vivir para contarla », je vais maintenant essayer de « contarla ».

vendredi 6 mars 2009

Quand la Tunisie s’invente

« QUAND LA TUNISIE S’INVENTE, Entre Orient et Occident, des imaginaires politiques » est un excellent essai de l’historien Driss Abbassi sur les dynamiques de la construction identitaire Tunisienne après l’indépendance. Ses observations se basent sur l’analyse détaillée des manuels d’Histoire dans l’enseignement primaire et secondaire.

Selon lui, notre identité s’est construite et continue à se construire - sciemment et proactivement par les pouvoirs Bourguibien et Benaliste - selon trois axes :
(1) d’abord, par rapport à la France, ex colonisateur, tantôt dans la continuité tantôt en opposition ,
(2) ensuite par un ancrage historique remontant Carthage et faisant de Hannibal notre premier héros national,
(3) enfin, par le délicat positionnement par rapport à nos différentes sphères d’appartenance : l’Islamique., la Nationale Arabe, la Maghrébine, l’Africaine et la Méditerranéenne.

D’après Mr Abbassi, cette dernière est devenue le thème identitaire dominant depuis le Changement.

A titre anecdotique, je souhaite reporter ce chiffre qui m’a fait sourire : saviez vous combien de portraits de Bourguiba figuraient dans les manuels du primaire en 1983 ?…23 ! Je ne suis plus au fait de la situation actuelle, mais j’ai quand même l’impression qu’au moins sur ce point, il y a eu changement!

jeudi 5 mars 2009

De Chirico : La fabrique des rêves

Le Musée d’Art moderne de Paris présente actuellement une excellente exposition du peintre Italien Giorgio de Chirico. À travers un nombre important de peintures, on suit chronologiquement l’évolution de l’œuvre de l’artiste: d’abord métaphysique, ensuite classique puis à nouveau métaphysique.
C’est lors de la première période que De Chirico créa l’essentiel de son univers, influant ainsi le mouvement surréaliste naissant dans les années 20 (Magritte, Ernst). On y retrouve deux thèmes récurrents :
(1) les places publiques aux perspectives multiples imaginées par ce « fils d’ingénieur »

et (2) les mannequins tels que Hector et Andromaque :

lundi 2 mars 2009

Gaza, Anno Zero

Six semaines après la fin du massacre, Gaza, en ruine, pleure toujours ses 1315 morts et 5320 blessés.
Côté diplomatie, ceux qui étaient impuissants, muets voire complaisants face à l’agression, s’empressent aujourd'hui pour annoncer des dons de quelques millions de dollars pour la reconstruction de la bande. Maigre consolation !
Aucune solution de fond ne se profile à l’horizon, que du plâtrage, histoire d’avoir bonne conscience. Les optimistes se disent qu’on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise, mais les réalistes se demandent à quand la prochaine crise : Son avènement est désormais une certitude vu la polarisation des forces en place avec un Netanyahou résolument à droite d’un coté et un Hamas moralement renforcé de l’autre.
Sans un changement radical de discours et d’approche, la paix ne reste malheureusement qu’un mirage.

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