mardi 16 septembre 2008

Secousses financières

Il y a quelques mois, lorsque la crise des Subprimes a fait irruption, on avait deux questions simples: Combien d’actifs restent à dévaloriser? et Quand ce processus sera terminé ? Implicitement, le monde de la finance pensait qu’il s’agissait d’un incident de parcours, et d’ailleurs, ce n’était pas plus mal d’assainir cette belle machine de temps à autres…une sorte de vidange afin que le bulldozer « Finance mondiale » reparte de plus belle.
Ainsi, l’affaire Kerivel était considérée comme une anomalie, taitée avec mépris par la presse anglo-saxonne spécialisée. Cette affaire trop française ne devait pas révéler les excès du système financier, mais plutôt, l’archaïsme des entreprises françaises (systèmes et contrôles, éthique, motivation des traders, …). Mêmes les voix anticapitalistes étaient restées inaudibles car on les avait accusés d’opportunisme. Il auraient lâchement utilisé ce passage à vide du système pour l’attaquer, en parlant par exemple d’un nouveau Bretten Woods.

Mais …après la « nationalisation » de Fannie Mae et Freddie Mac par la réserve fédérale , le sauvetage in extremis de Bear Stearns par JPMorgan (financé par la même FED), voici le tour Merill Lynch et Lehman Brothers, deux monstres de Wall Street en voie de disparition. Chacune de ces secousses a ébranlé le système financier américain, et donc mondial. Le choc c’est avéré d’une magnitude plus importante que prévu, et la casse aussi.


Je ne crois pas que cela soit suffisant pour faire douter les rois de la finance, mais ça fait prendre conscience aux politiques et aux opinions publiques qui détestent l’idée de vivre dangereusement.
La reforme de la régulation financière est désormais un sujet politique de premier plan. On le verra notamment débattu lors des confrontations entre les candidats à la Maison-Blanche, dont la première a lieu dans tout juste dix jours.


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