mardi 28 juillet 2009

Hypocrites ?

Lorsqu’on note des tensions entre les convictions de certaines personnes et leurs actions, on a tendance à les considérer hypocrites, car sur le plan des valeurs et des opinions, nous apprenons que la cohérence est une vertu. Mais dans quelle mesure peut-on exiger une telle cohérence ?
Sur nombre de sujets, la tension entre la vision individuelle et collective peut être insurmontable : Tant qu’on considère que le cas général est la somme de cas particuliers, qu’une société est la somme des individus, il est en effet logique de leur appliquer les mêmes lois. Mais si on considère qu’il s’agit d’entités de natures différentes, appliquer des lois différentes devient sensé. En mécanique, les lois physiques qui s’appliquent aux particules, sont complètement différentes de celles qui s’appliquent aux corps que ces mêmes particules constituent.
Par exemple, nombreuses sont les personnes qui vénèrent l’école publique républicaine et gratuite, accessible à tous. Ils votent pour la perpétuer et la défendre. Mais lorsqu’il s’agit du destin de leurs propres enfants, ils sont terriblement pragmatiques, pouvant aller jusqu'à « tricher » sur la carte scolaire ou mettre leurs enfants dans le privé s’ils en ont les moyens. Est-ce hypocrite ? Que feriez vous à leur place ? Sur d’autres registres, on voit des « incohérences » de même nature : ceux qui s'émeuvent du destin d’un émigré clandestin tout en agissant contre « le phénomène » de l’immigration clandestine, ceux qui s’alarment des dérives de la bioéthique mais qui font recours à ces techniques lorsque cela touche un être cher …etc, etc..
Souvent, les individus se trouvent à la croisée de deux champs de forces de nature différentes : celui de leurs opinions, conditionné par une certaine idée de l’intérêt général, et celui de leurs intérêts particuliers. Aligner ces deux champs devrait être un objectif, en admettre la dissension est lucide.

lundi 27 juillet 2009

Barack l’Africain

Fils du contient noir, Obama a une réelle vision pour l’Afrique qu’il articule en quatre points :
D’abord une bonne gouvernance. Admettant que chaque pays doit trouver le système (démocratique) qui le sied le mieux, Obama insiste sur la nécessité d’une séparation des pouvoirs, de la liberté d’expression et d’entreprise comme pré requis du développement. Ce ne sont pas les élections théâtralisés qui comptent, c’est plutôt ce qui se passe entre ces élections.
Ensuite, reconnaissant le talent des élites africaines, il les invite à le mettre au service de leurs pays, tout en admettant que cela n’est possible qu’à condition que le premier point soit réalisé. Tel Bourguiba, Obama insiste sur le fait que la lutte pour le développement est au moins aussi importante que celle pour l’indépendance et la libération qu’a mené la génération antérieure.
Mais que serait ce développement si les maladies continuent à ravager le contient. La lutte contre le sida et autres épidémie doit être vigoureuse, et là les Etats Unis promettent un support sans faille.
Enfin, Obama estime que le fait que le conflit armé fasse partie de la vie quotidienne des africain est inadmissible. La diversité du contient doit être une source de force et non pas de faiblisse et les conflits ethniques ou religieux n’ont plus lieu d’être au 21eme siècle.
Même si ces quatre points n’apportent rien de nouveau, ce discours a le mérite d’être clair et sincère, et puis, donner une telle lisibilité dans ce monde complexe est un trait de leadership aussi rare que nécessaire.

mardi 14 juillet 2009

Screencast Pearltrees

Depuis quelques mois j’utilise Pearltrees pour enrichir mes posts avec des perles thématiques, plus riches et complètes que de simples hyperliens. Ce service a suscité beaucoup d’intérêt parmi les lecteurs de Barberousse dont témoigne l’émergence d’une petite communauté issue de la Tunisphère.
Pour ceux qui s’intéressent aux innovations du Web et pour les blogueurs qui cherchent à optimiser leurs usages, voici un screencast qui présente succinctement ce service :



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français

mercredi 1 juillet 2009

Woody is back!

Après quatre films tournés loin de sa ville de prédilection (Match Point, Scoop, Cassandra's Dream et Vicky Cristina Barcelona) le génie est de retour dans la grosse Pomme.
En réactualisant un scénario écrit voila plusieurs années, Woody Allen nous livre une comédie dans la pure tradition : un imbroglio sentimental, des personnages névrosés, des dialogues aussi justes que délirants et un New Yorko-centrisme caricatural.

Mais en vieillissant, l’artiste aiguise ses armes. En prenant deux personnages principaux diamétralement opposés, à savoir le vieil intello, urbain et dépressif et la jeune Lolita blonde du sud profond, avec 2 de QI, il tente de couvrir le spectre le plus large du genre humain. Comme son personnages, il a le souci de la “Big picture”, que peu de gens ont, comme il le lui fait dire.

Cette “big picture” est réaliste. C’est à la fois un réalisme pessimiste sur le genre humain,qu’il fustige en bon “vieux con”, et c’est aussi un réalisme heureux, celui de “What ever works” : si vous arretez de vous faire des nœuds au cerveau, y’a toujours moyen d’être heureux.

Comme toujours, la salle parisienne est comble le jour de la sortie, et comme toujours, on applaudit à la fin.