samedi 1 mars 2008

Théorie de justification de l’effort et Mariage Tunisien

La théorie de justification de l’effort stipule que si l'on fait beaucoup d'efforts pour obtenir quelque chose de désirable, on va d'autant plus apprécier cette chose que si on l'avait eu pour rien.

Les scientifiques ont illustré cette théorie en regardant les rites initiatiques de certaines cultures. On peut egalement comprendre ce concept en regardant les rites d’entrée dans les sectes, ou mieux, certains processus de recrutement dans les entreprises. Prenons cet exemple car il doit parler à beaucoup plus de monde : pour certaines entreprises, il s’agit d’un vrai parcours du combattant, avec des entretiens à répétition, des tests, des évaluations… En plus de filtrer les candidats, ce processus permet de s’assurer leur motivation. Afin de justifier l’effort fourni, la personne trouve plusieurs qualités à son travail et à son entreprise. Ce phénomène est très puissant et peut être appliqué dans plusieurs domaines.

Regardons l’exemple « pittoresque » du mariage Tunisien : Nos traditions mettent la barre d’entrée très haut surtout pour l’homme : il faut avoir une bonne situation (!), une maison meublée, une belle voiture, …en plus il « faut » se fiancer à l’avance pour montrer ses bonnes intentions !, …bref, les Tunisiens parmi vous comprennent bien à quoi j’essaye de me référer. Mon point étant que l’effort pre-mariage est tel qu’il engendre le même phénomène de dissonance et donc de justification de l’effort ! On justifie notre investissement (pas uniquement financier évidemment) dans le mariage par le « bonheur » (eh’na) que cela procure. Encore une sagesse encapsulée dans nos traditions. Pour la vérifier, imaginons l’inverse. Si le sujet était pris à la légère le risque de dissatisfaction post-engagement serait plus grand. Ceci est mon intuition. A vous de juger !

Cette réflexion sur le mariage, quoique amusante, reste futile. Je souhaitais la développer simplement pour pointer ce concept de justification de l’effort afin de l’utiliser pour autre chose, légèrement plus sérieuse : La démocratie. 

En effet, s’il est vrai que l’effort fourni pour obtenir quelque chose est un prédicateur de la satisfaction engendrée par cette même chose une fois obtenue, je me demande quelle serait la satisfaction des Tunisiens le jour où nous aurons la tant attendue (vraie) démocratie.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

euh ... tu crois ? Laisses moi en douter . Je ne pense pas que les tunisiens aient la passion de l'effort même si leur vie est tellement parsemés d'embûches que même la moindre démarche administrative est un vrai parcours du combattant . Je vois rarement de la satisfaction après les difficultés, je vois plus de la colère et du dépit . Nous ne sommes assurémment pas fait pour démontrer la véracité de l'hypothèse émise par cette personne .

Barberousse a dit…

@Zirouwit : je te trouve dur avec les tunisiens ;-) A supposer que tu aies as raison, alors je repose, et de manière plus insistante, la question de la satisfaction/ réaction des Tunisiens le jour où nous aurons la démocratie.

Anonyme a dit…

C'est une question auquelle il est très difficile de répondre . La démocratie étant le plus souvent associée à ceux qui nous bombardent directement ou indirectement . On a un peu de mal à s'en faire une image réelle pour pouvoir parler de la satisfaction qu'elle pourrait nous apporter.
Je parle de ce qu'en penserait l'ensemble de la populasse et non pas quelques individus suffisament capable de faire la part des choses .