« QUAND LA TUNISIE S’INVENTE, Entre Orient et Occident, des imaginaires politiques » est un excellent essai de l’historien Driss Abbassi sur les dynamiques de la construction identitaire Tunisienne après l’indépendance. Ses observations se basent sur l’analyse détaillée des manuels d’Histoire dans l’enseignement primaire et secondaire.
Selon lui, notre identité s’est construite et continue à se construire - sciemment et proactivement par les pouvoirs Bourguibien et Benaliste - selon trois axes :
(1) d’abord, par rapport à la France, ex colonisateur, tantôt dans la continuité tantôt en opposition ,
(2) ensuite par un ancrage historique remontant Carthage et faisant de Hannibal notre premier héros national,
(3) enfin, par le délicat positionnement par rapport à nos différentes sphères d’appartenance : l’Islamique., la Nationale Arabe, la Maghrébine, l’Africaine et la Méditerranéenne.
D’après Mr Abbassi, cette dernière est devenue le thème identitaire dominant depuis le Changement.
A titre anecdotique, je souhaite reporter ce chiffre qui m’a fait sourire : saviez vous combien de portraits de Bourguiba figuraient dans les manuels du primaire en 1983 ?…23 ! Je ne suis plus au fait de la situation actuelle, mais j’ai quand même l’impression qu’au moins sur ce point, il y a eu changement!
Selon lui, notre identité s’est construite et continue à se construire - sciemment et proactivement par les pouvoirs Bourguibien et Benaliste - selon trois axes :
(1) d’abord, par rapport à la France, ex colonisateur, tantôt dans la continuité tantôt en opposition ,
(2) ensuite par un ancrage historique remontant Carthage et faisant de Hannibal notre premier héros national,
(3) enfin, par le délicat positionnement par rapport à nos différentes sphères d’appartenance : l’Islamique., la Nationale Arabe, la Maghrébine, l’Africaine et la Méditerranéenne.
D’après Mr Abbassi, cette dernière est devenue le thème identitaire dominant depuis le Changement.
A titre anecdotique, je souhaite reporter ce chiffre qui m’a fait sourire : saviez vous combien de portraits de Bourguiba figuraient dans les manuels du primaire en 1983 ?…23 ! Je ne suis plus au fait de la situation actuelle, mais j’ai quand même l’impression qu’au moins sur ce point, il y a eu changement!
5 commentaires:
Sur l'ancrage sur carthage je suis d'accord mais sur Hannibal je vous dis il y a eu changement.
Bourguiba ne considérait pas Hannibal en tant qu'héros (à la limite il le hissait) il se présentait comme un Jagurtha qui a réussi par opposition à Ben Ali (ou plutôt Sadok Chaabane) qui a tout fait pour réhabiliter l'image de Hannibal.
Pour le reste des conclusions je suis parfaitement d'accord.
Aujourd'hui, les portraits ne sont peut-être plus dans les manuels, mais partout ailleurs...:)
Très bon sujet... Espère trouver le livre en Tunisie... En ces temps de renfermement identitaire, ce livre peut éclairer cetains esprits... Merci de lavoir signalé
On parle de Hannibal comme si c'était un héros national, alors qu'il a quitté Carthage à 9 ans puis il est revenue uniquement pour la bataille de ZAMA et pour être réprimé par le sénat carthaginois !!
Le recours à Hannibal est probablement un brin artificiel mais n'a rien à envier à tous les Massinissa, Vercingétorix et autres héros « nationaux », ni aux raccourcis historiques construits à posteriori pour conforter une identité (les cas de l’Espagne que je connais un peu est intéressant a ce titre).
A mon avis, la question n’est pas de savoir si Hannibal était vraiment Tunisien, mais plutôt de savoir si nous, Tunisiens du 21eme siècle avons envie de raconter notre histoire ainsi.
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