jeudi 28 mai 2009

Témoignages et confidences de BBY

La dernière « Grande rencontre » de l’ATUGE a eu lieu avec le plus illustre des journalistes tunisiens, Béchir Ben Yahmed. Dans un restaurant parisien, une cinquantaine d’étudiants et jeunes professionnels sont venus s’inspirer de cet octogénaire au parcours exemplaire.

En première partie, si-el-Béchir a choisi d’évoquer la période 1951-1957, ces « deux mille jours » décisifs de notre Histoire moderne. Avec un talent de narrateur exceptionnel, BBY dépeint cette période en tant qu’acteur et témoin, jonglant avec habilité entre la petite et la grande Histoire. Les récits des rencontres de Bourguiba avec Mendès-France puis Edgad Faure, alors que BBY était son assistant furent croustillants de détails !

En deuxième partie, Mr Ben Yahmed a partagé avec nous « Ce qu’il croit » pour l’avenir de la Tunisie. D’abord, il pense que le chemin parcouru pendant les 50 dernière années est absolument exceptionnel. Pour nous en convaincre, il a fait distribuer un petit fascicule préparé par le service économique de Jeune Afrique, démontrant les performances du pays sur plusieurs dimensions. Ce succès est certes dû au leadership éclairé des deux présidents de notre république. Il observe néanmoins que des « permanences » tunisiennes freinent le développement démocratique : d’une part, la manière dont le peuple tunisien se donne à un « Rais » , leader absolu et quasi vénéré, est inquiétante, d’autre part, la faiblesse chronique de l’opposition tunisienne ne donne aucun espoir démocratique.

Interrogé sur le rôle que devrait occuper l’ « intelligentsia » tunisienne dans l’évolution du pays, Mr Ben Yahmed estime qu’il suffit d’exister, de se préoccuper du pays et de ce qui s’y passe. Sinon, attendre que les jeux de pouvoir se fassent en son centre, car, le pouvoir est un « full time job ».

Pour finir sur une note optimiste, Mr Ben Yahmed affirme que l’évolution démocratique lui semble inévitable, et même s'il rappelle que le temps du changement politique est lent, il espère le voir de son vivant : c'est tout ce que nous lui souhaitons!

3 commentaires:

Profilo a dit…

Cet homme même si il a une carrière incroyable reste comme tous les autres journalistes un vendu du Rais comme tu dis. Jeune Afrique depuis quelques années ne fait plus aucune critique sur le régime sur les abus les corruptions. Et après il vient nous parler de démocratie et de progrés. Il ne faut pas être BBY pour nous sortir ce charabia

Barberousse a dit…

Je ne prétends pas défendre BBY, mais je pense que sa posture est plus "utile" que d'autres. On peut se radicaliser et insulter le régime au risque de se faire censurer du pays (car nous connaissons tous le système)..mais à la fin, « what's the point? »

Je pense que BBY n'a rien à prouver quant à son indépendance. il laisse donc à d'autres le loisir de se mettre hors jeu, et il joue "border line"

Profilo a dit…

il joue border line!! mais il a ajouté quoi au processus démocratique au paus à la libre expression... rien!! donc il defintely rejectd ;)