dimanche 16 janvier 2011

Ni Militaire, ni Islamiste ni Apparatchik !

L'énorme victoire sur la tyrannie reste fragile et inachevée. La prochaine échéance électorale sera déterminante pour transformer la Révolte de SidiBouzid en vraie Révolution du Jasmin. Comme tous les tunisiens je suis optimiste…je me laisse rêver et je vois un printemps démocratique et du bonheur dans notre pays...Mais ne pouvant pas m'empêcher d'être réaliste, je perçois des dangers qui peuvent tout plomber...
Les prochaines élections concerneront les présidentielles et une dissolution de l'assemblée dans ce contexte semble improbable.
Le choix de l'homme ou la femme qui achèvera la révolution en assurant le premier mandat véritablement démocratique sera naturellement déterminant. Pour l’instant, aucun candidat ne se démarque clairement. Les Tunisiens ne connaissent qu’une poignée de figures politiques, et encore, nous les connaissons mal!
En attendant que candidatures déclarent et que des programmes nous soient proposés, on peut dores et déjà dire que trois types de profils seraient indésirables : le militaire, l’Islamiste et l’Apparatchik.

  • Alors que nous vivons une vraie histoire d’amour avec l’armée nationale, désormais seule capable de garantir la sécurité du pays, il serait clairement mal venu qu’un militaire succède au Général Ben Ali. L’armée sera le dernier rempart, le garant de la stabilité du pays mais n’a aucune place dans le processus démocratique.
  • Evidemment Musulman, le prochain président se doit respecter la religion. Le peuple Tunisien reste largement conservateur.et une grande partie des nos concitoyens n’utiliseront que ce prisme pour juger la valeur morale des candidats. Ceci étant dit, un candidat Islamiste déclaré est clairement indésirable. R. Ghuannouchi par exemple est largement à coté de la plaque…Exactement comme Ben Ali, il est resté coincé ans une ancienne conception du monde et de la politique Tunisienne. Tous les deux n’ont pas compris qu’on n’est plus en 1989 !...
    Mais au-delà de cette personnalité du passé qui se croit encore influente, aucun Islam politique n’est admissible. Nous sommes tous musulmans.
    Enfin, l’émergence d’un parti conservateur, mais résolument démocrate, reste en revanche une chose saine pour représenter les aspirations des gens. Ces conservateurs ne peuvent et doivent pas se construire sur les ruines d’Ennahdha, mais avec une approche plus moderne.
  • Le RCD (qui ne fera pas long feu en tant que parti) reste un réservoir de cadres et personnalités d’envergure. Tant de technocrates et de compétences l’ont rejoint par simple opportunisme ou sous la contrainte. Qu’un candidat émerge de là n’est pas choquant, dés lors qu’il se démarque clairement de l’appareil. Pour que le changement soit perceptible, il faudrait éviter les Apparatchiks qui ont trempé trop longtemps dans le système.

L’ouverture dans le gouvernement d’union nationale nous donnera déjà des indications, mais nous attendons les candidatures avec impatience pour que tout le monde s’engage dans le processus.Le peuple a fait son travail : descendre dans la rue et déloger le pouvoir. Maintenant c’est à l’élite de donner du sens à ce qui se passe et de proposer les alternatives.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

il ne faut pas écarter personne depuis le début, tous le monde est cultivés est consciente de la situation alors laisez le peuple choisir... on a pas fait tous ce chemin pour proposés les personnes désirées et ceux que le ne sont pas...

Anonyme a dit…

Je vois que la dictature n'a pas disparue , tu veux toi-aussi décider de qui a le droit de se présenter et qui n'en a pas le droit .

Bon ben je vois que le chemin sera long avant que tout cela ne change

Barberousse a dit…

Il s'agit de définir le terrain de jeu démocratique viable et non pas d'imposer des choses:
tout est dans le post mais je développe:
- pour le militaire c'est évident qu'on sortirait d'un cadre démocratique ordinaire, quoique certaines expériences très rares ont pu réussir comme De Gaulle et Eisenhawer.

- Pour l'islamiste, Ennahdha a déjà annonce ne pas présenter un candidat car ils ont compris (eux) le danger de le faire...pour l'ensemble du pays...comme je suggère dans le post, il participeront aux législatives. Il est préférable qu'ils transforment leur parti mais c'est leur problème

- Pour l'apparatchik, ce que je dis c'est ce que demande la rue : pas de personnes trop marques par l'ancien régime.

En conclusion, les trois scénarios que je cite seraient un danger pour le processus démocratique et non pas une restauration de la dictature. Les éviter c'est consolider la transition.

Anonyme a dit…

Bonjour Barberousse,
Je suis italienne, naturalisée française, née en Algérie de parents siciliens nés en Tunisie. Je suis fière de mes racines et je partage votre engouement actuel tout en respectant ce qui n'appartient qu'à vous et vous seuls, tunisiens: la révolution! J'ai un blog sur Mediapart qui est un journal politique défendant une justice sociale et je souhaiterais si vous êtes d'accord utiliser votre témoignage, en gardant le titre et en vous citant bien entendu. Voilà, il m'est apparu important de souligner la grandeur de vos entreprises.
Cordialement,
Marie-Thérèse FERRISI
TOULOUSE (France)

FERRISI MARIETHERESE a dit…

@Barberousse
Je vous donne mon adresse email si vous préférez me répondre hors site:
marietherese.ferrisi@sfr.fr
Merci et à bientôt j'espère..