mercredi 18 juin 2008

Mare Nostrum (2/2)

Après avoir élaboré sur les raisons officielles de la construction méditerranéenne, je vais essayer de comprendre les vraies raisons derrière cette initiative. Les questions à se poser sont donc pourquoi maintenant ? et pourquoi Sarkozy ?

Loin des intentions louables décrites dans mon précèdent post, il me semble clair que le projet tel que pense par Sarkozy est politicien, politique et géopolitique.

  1. Gérer l’immigration : Ce sujet s’impose (malheureusement) de plus en plus comme un thème politicien et qui fait et défait les gouvernants d’Europe. Sarkozy l’a bien compris. Collaborer avec le sud permet de soigner ce point, dans le fond, et surtout dans la forme.
  2. Méditerranéiser la Turquie : pour mieux la dé-europeaniser. Sarkozy ne cache pas sa position sur ce sujet, qui par ailleurs, passionne la France ! La Méditerranée serait une alternative a l’entrée de la Turquie en Europe et une sortie honorable de l’impasse actuelle. On peut même imaginer un leadership turque dans cette construction avec des institutions siégeant a Istanbul : ville charnière entre l’Occident et l’Orient.
  3. Normaliser les rapports avec Israël : Israël et l’Autorité Palestinienne font naturellement partie du projet. On peut en effet penser que le fait mettre une Libye ou une Syrie autour de la même table qu’Israel, ne serait ce que pour parler de pollution ou d’éducation, est déjà un grand pas en avant. Cette démarche énerve déjà car, s’il doit y avoir une normalisation des relations avec Israël, plusieurs pensent qu’elle doit se faire en posant les vrais problèmes sur la table.
  4. Sécuriser l’Europe : La collaboration policière et militaire contre le terrorisme est déjà une réalité en Méditerranée. Avec l’union, elle ne fera que s’accélérer.
  5. Garder le contrôle : L’Europe du sud, notamment la France, a toujours considère, à juste titre d’ailleurs, la rive sud comme sa zone d’influence. Cette influence est aujourd’hui menacée sous la pression des américains (accords commerciaux, notamment avec le Maroc) et des chinois (récente pénétration en Algérie).
  6. Affirmer un leadership européen : Ce dossier fut fortement conteste par le reste de l’Europe pour plusieurs raisons, mais surtout pour des raisons de leadership. Car si la Pologne utilise ce dossier pour tenter une ouverture à l’est, l’Allemagne se sent écartée et l’Espagne (le pays le plus méditerranéen de tous !), se voit reléguée au second plan. La France a évidemment revu sa copie initiale, car il s’agit maintenant de l’union POUR la Méditerranée, ou toute l’UE est partie prenante en non pas uniquement les 7 pays de la rive sud et la commission, mais la démonstration est faite car le lancement de ce dossier lors de la présidence française de l’nion montre bien aux autres partenaires le rôle moteur que jour la France.

Maintenant, en confrontant cette lecture cynique du projet a la lecture optimiste, je reste persuade que c’est une excellente chose.

Je pense que tout est a faire, car si le projet européen est en construction depuis 50 ans, il ne faut pas espérer un projet prêt a porter.

Pour un projet d’une telle envergure, il faudra une vision et beaucoup de bonne volonté..sans lesquelles, ca sera un Barcelone bis.

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