Ce matin, dans mon amphithéâtre de MBA anglo-saxon, j'ai appris qu'un des secrets du management moderne consiste à construire un capital social dans l'organisation. Ce capital social se construit par l'échange continu de faveurs et se traduit par la création de relations affectives entre les différentes parties. Le manager qui réussi à « trader » les faveurs de manière systématique et symétrique fini par se retrouver au centre du maillage organisationnel et peut convertir ce capital social en pouvoir. Le Parrain est une caricature de ce système.
Le concept est clair, mais il est loin d’être naturel pour tous. Alors que mes collèges des quatre coins du monde le trouvaient innovant, je l’ai simplement trouvé trivial ..et voilà pourquoi :
Regardons la société Tunisienne : chaque Tunisien est par défaut dans ce modèle de faveurs échangées avec tous les membres de son entourage social. D’ailleurs, parfois la faveur est plus importante que son objet. Il s’agit donc de valoriser instinctivement la faveur. Etant donne que ce réflexe est érigé en système et si l'ont croit les études récentes évoquees ci-dessous, les Tunisens perpétuent une tradition qui contribue fortement a la cohésion sociale. Voici un élément de sagesse que nos traditions ont bien su intégrer...malheureusement, il m'a fallu un MBA pour le voir ;-)
5 commentaires:
Cela devrait normalement vouloir dire que la Tunisie foisonne de groupes et d'associations - en tout cas selon la première définition du capital social - aussi que la confiance entre habitants est très forte, plus forte que dans d'autres pays ou d'autres contrées. Un point à expérimenter?
Cratyle : Je pense que ton premier point est très juste : il s’agit en général de groupes qui sont de nature informelle : le Café, le quartier, le réseau de la ville natale (Sfaxiens, Monsatirois, …) etc…
Le second point reste effectivement à vérifier! dans le contexte politique actuel j'en doute fortement ;-)
Justemant c'est bien du système des faveurs et des réseaux d'influence que nous souffrons .
Toute application de la loi est freinée voir neutraliser pas ce système des faveurs . Reste à mettre les avantages et les inconvéniants sur une même balance pour pouvoir affirmer si cela est avantageux ou pas . Ou tout simplement d'en évaluer les coûts .
@Zirouwit : très juste. Alors que tu parles de la moitie vide du verre, je parle de la moitie pleine.
Il faut savoir utiliser cette caractéristique "anthropologique" à notre avantage.
grâce à la densité des liens sociaux, notre société de type "oriental" génère moins de déprimés qu'ailleurs ...mais..à cause de cette même densité, elle génère plus de fous !
Absolument et c'est bien pour cela que j'ai parlé d'avantages et d'inconvéniants, c'est sûr que le tissus social engendré est différent .
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